Tourisme Solidaire et Responsable

GROUPE TEST 1

Touristes : Daniel et Juliette G. et Françoise F.

Accompagnateurs : Barthélémy et Gaston.

Du 22 janvier au 8 Février 2018


Mr et Mme G. et Mme F. souhaitaient effectués un voyage du Ghana au Burkina en passant par le Togo. Ils se sont donc renseignés sur les partenaires qu’ils pourraient trouver sur place pour faciliter leur périple.

Le  Groupe qui souhaite mettre en place des circuits touristiques solidaires, pour d’une part faire découvrir le Togo à travers son tissu associatif et ses habitants mais surtout pour acquérir une autonomie financière qui manque cruellement à l’heure actuelle, leur a proposés de devenir notre groupe test pour un périple sur tout le territoire.

 En effet, si les financeurs publics et privés existent pour nous aider à mettre en place nos projets humanitaires,  il est nécessaire aux porteurs de projet de démontrer leur implication en fournissant en moyenne 10 % du budget. Si une partie peut être sous forme de valorisation (terrain, main d’œuvre, compétence, …) il est souvent demandé un pourcentage en numéraire, qui nous est difficile, voire impossible de fournir par nous-mêmes.

Nous avons donc proposés de fournir les coordonnées de notre coordinateur au Togo afin de les mettre en contact avec les associations membres du Groupe. Nos touristes volontaires ont aussi proposés d’emmener des fournitures pour nos partenaires. Ils sont donc partis avec dans leur bagages, Livres, magasines pour enfants, fournitures scolaire et vêtement pour enfants.

 

Le Bureau Autonome du Groupe a fait mieux que faire le relais entre nos membres. Il a organisé un circuit impromptu et accompagné personnellement nos amis pendant toute la durée de leur périple. 

Séjour jour après jour ...

Lundi 22 Janvier 2018

Nos amis quittent, Accra au Ghana où ils viennent de passer quelques jours pour partir vers la frontière togolaise. Ils sont accueillis par Barthélémy, coordinateur du Bureau Autonome du Groupe au Togo et Gaston, Chauffeur. Ils sont conduits à l’hôtel Franco-suisse, à Djidjolé, Lomé. Une fois leur bagages posés, Barthélémy les emmène visité le siège de son association, MALCOM X, dont il est le président, à Doulassamé et l’infirmerie Saint Berger attenante.

Les locaux sont constitués d’une petite pièce qui sert de secrétariat, d’une petite salle équipée d’un lit pour les accouchements ou les consultations et séparée par un rideau, d’une salle de repos équipée de deux lits, le tout ne doit pas dépasser les 15 m2. C’est là que Barthélémy et Viviane sont infirmiers-obstétriciens. Ils suivent la santé des femmes enceintes démunies qui viennent accoucher dans ce petit centre. A l’hôpital, il n’y a pas toujours de place, les soins sont payants et même s’ils sont moins chers que dans les cliniques privés, ils sont inaccessibles à la majorité de la population. Barthélémy et Viviane sont rémunérés par l’association MALCOM X et une participation symbolique est demandée aux patientes.

 

Ensuite, Ils vont ensemble se déguster une boisson bien fraîche et un plat du pays, à la mode du pays, avec les doigts. 

Mardi 23 Janvier 2018

 

Barthélémy et Gaston rejoignent nos amis à leur hôtel. Une rencontre est organisée avec le Bureau Autonome du Groupe au Togo, puis avec le président de l’association PIDES pour leurs expliquer les bases de notre organisation.

Barthélémy, Gaston et les membres des associations disponibles conduiront notre groupe de touristes pendant tout leur périple de Lomé jusqu’à la frontière du Burkina-Faso qu’ils ont prévus de passer le 7 Février. Pendant 12 jours, ils vont visiter le pays, rencontrer certaines associations membres du Groupe, parmi la quinzaine qui constitue le Groupe. Ils vont être accueillis dans les villages, voir les actions accomplis sur place par les associations, ce qu’il reste à accomplir mais surtout découvrir le Togo de l’intérieur et faire connaissance de ses habitants, du Sud au Nord, et d’Est en Ouest.

En ce premier jour, c’est Viviane, la trésorière du Bureau Autonome, qui leur fait découvrir Lomé, à travers son musée, le marché aux fétiches d’Akodésséwa, sa plage, ...

 

{Les activités du 23/1 sont coordonnées par la trésorière générale du Bureau Autonome du Togo}


 Mercredi 24 Janvier 2018

 

Il est presque midi, la visite commence par une petite halte à la cathédrale de Lomé, dans un centre artisanal à Doulassamé, une visite au port de pêche où les photos sont interdites et les femmes doivent payer un droit d’entrée (parce que ce sont essentiellement les femmes qui achètent le poisson pour vendre au marché, pas de passe-droit pour les touristes)… des dizaines de pirogues sont assemblées le long du quai. Ce sont des pirogues d’une dizaine de mètres où peuvent prendre places une douzaine de pêcheurs qui partent pour une ou plusieurs nuits. Il est tard, il n’y a plus de poissons à vendre sur le port mis à part quelques langoustes, langoustines, crabes et même quelques requins d’un mètre de long.

Ils rejoignent ensuite au village d’Agbodrado à une vingtaine de kilomètre pour visiter les ruines de la « maison des esclaves », c’est une des rares maisons de marchand d’esclaves qui existent encore et est plus ou moins bien conservé à titre de mémorial. C’est le chef du village lui-même, personnage très respecté, qui nous fait l’honneur de la visite.

-        C’est un des rares lieux encore en état d’être visité. Les esclaves devaient entrer dans la maison à « quatre pattes » sous le plancher de la maison. Ils ne pouvaient se mettre debout, la hauteur étant inférieur à un mètre. On leurs donnaient à manger par une trappe située à l’intérieur de la pièce principale.   A 12 % des esclaves mouraient de maladie ou de désespoir avant même de quitter le sol togolais, 40 à 45 % ne survivaient pas aux voyages en bateau qui les menaient vers l’Amérique.

-        Plusieurs petits ateliers d’artisans jouxtent la maison des esclaves : Sculpture sur bois, acajou, teck et l’ébène sont les plus utilisés, une sensibilisation est faite auprès des artisans et des villageois pour la reforestation. Il y a aussi des batikeurs (teinture sur toile de coton). Il y a aussi des sculpteurs sur os de bœuf ou de la corne.

 

Un petit tour au Lac Togo, puis visite au Village de Logoui, environ 2000 habitants, situé à 40 km de la capitale, où ils sont accueillis par le chef du village et une grande partie des villageois en grande pompe. Les villageois nous remercient de notre visite, nous les remercions d’accepter de nous recevoir. Les discussions vont bon train, on explique les difficultés de la population en particulier en matière de soins médicaux car le premier dispensaire est à 5 km, les maladies sont accentuées par le manque d’assainissement, pas de latrines, … le toit de l’école maternel n’est pas étanche, il pleut sur les cahiers des élèves. Il y a UN SEUL puits pour les 2000 habitants. L’association MALCOM X voudrait leurs venir en aide mais les finances sont difficiles à obtenir. Il y a un terrain de foot qui fait la joie des petits et des grands, mais pas de tondeuse pour l’entretenir, des maillots et des chaussures de foot feraient des heureux, même si ce n’est pas une priorité. Il y a beaucoup à faire.

Ensuite, découverte d’un projet de production de manioc, de la culture à la fabrication du « Gari » Farine qui sert de base à l’alimentation africaine. La soirée se passe autour d’un dîner d’amitié, {organisé par la trésorière générale et l’adjoint au chargé de relation publique et de projets de l’association MALCOM X}.

 

Ø  Jeudi 25 Janvier 2018

 

Départ pour Kpalimé, sur la route, arrêt dans le village de Wonougba, toujours accueillis en grande pompes, par une centaines de personnes, le chef bien sûr, mais aussi les anciens, les notables, des femmes, des enfants. Les femmes les accueillent en dansant sur des rythmes endiablés et leurs font la bise, c’est la fête, une euphorie totale. Ils sont reçus comme des « envoyés de l’espoir »,  ils ont tellement d’attente ! Nos touristes ont un peu de mal à comprendre mais y a-t-il quelque chose à comprendre. Les villageois malgré leurs difficultés ont le sens de la fête, de la démesure, ils sont heureux et plein d’espoir, et puis c’est comme cela qu’on accueille les étrangers ici, leurs dit-on. Nos amis vont palabrer avec le chef et quelques membres honoraires, assis sur des chaises avec un enfant sur chaque genou. Plusieurs femmes continuent à danser sur une musique diffusée par une petite sono alimentée par un groupe électrogène et animée par un jeune homme. Les adultes sont assis sur des chaises autours du chef, les enfants assis par terre. Puis le chef prend le micro, souhaite la bienvenue à ses visiteurs et les remercie encore d’être venue visiter leur village. Il explique les projets futurs : une bibliothèque pour les enfants (primaire, collège, lycée) Ils aimeraient pouvoir forer un autre puits avec une pompe solaire. Vient ensuite la distribution des quelques vêtements, chaussures, ainsi que des livres et magazines de France (don au Siège du Groupe) pour aider à l’ouverture d’une petite bibliothèque qui servira aux élèves. Mais limité par le poids des bagages, cela parait si peu. Nos amis ont aussi achetés des fournitures scolaires à Lomé. C’est la fête, tout le monde applaudi. Puis un repas composé de poulet coupé en tout petit morceaux, est servi avec du riz blanc, ou du riz cuit avec des haricots, des bananes plantain et de la tomate, nos amis se régalent. En dessert Ananas, c’est la saison, c’est délicieusement rafraîchissant.

Arrivé le soir à Kpalimé, Ils sont accueillis par Mr Jérôme S. de l’association « Découvrez Autrement »

 

Ø  Vendredi 26 Janvier 2018

 

Les présidents de l’association « Découvrez Autrement » et de l’association « MERVEILLES DU TOGO Tg », accueillent nos touristes dans leurs locaux. Ils nous entretiennent de leurs projets respectifs, pour l’un, le développement durable, la culture bio, le tourisme solidaire et l’aide aux enfants démunis, pour l’autre, le projet d’école du millénaire du développement (école lié à des unités agropastorales pour en assurer l’autonomie et sensibiliser au développement durable des enfants et leurs parents, voir notre site : http://merveilles-du-togo.jimbo.com ) mais aussi de leurs projets communs, à savoir un circuits solidaires associés à des évènements festifs dans la région de Kpalimé et la création d’un magasine et d’une télévision locale axée sur la culture et l’action associative au Togo, un beau projet. Ils vont ensuite visiter la forêt de Koumakokda, la cascade de Tokpli et le château Viale de Kpalimé 

 

Ø  Samedi 27 Janvier 2018

 

Après la visite du début de construction d’une classe de maternelle avec l’association « Découvrez Autrement » ; nos amis prennent la route d’ATAKPAME où ils vont rencontrer l’ONG KFC (association d’insertion par le sport, plus précisément le football). Ils vont y rester deux jours. Après avoir posé leurs bagages et pris un peu de repos, les membres des associations leurs font visiter la ville à pieds. Après avoir grimpés l’une des sept collines entourant la ville, ils se retrouvent sur un petit plateau sur lequel ont été construit une école primaire et un lycée au nom de son fondateur, le prêtre Albert. Puis ils arrivent sur une petite place où trône un petit monument représentant côte à côte la lettre N et la lettre A, A comme AKTAPAME, N comme NIORT, ce monument a été érigé en 1958 pour inaugurer le jumelage des deux villes. Près de la mairie, ils découvrent un tracteur et une remorque, dons fait par la ville de NIORT. Après avoir flânés le long des rues aux étals de marchandises diverses et hétéroclites,  ils terminent le tour de la ville par la visite de l’église dont l’architecture doit remonter aux années 50. Le clocher surmonté d’un coq est situé à une vingtaine de mètres de l’église. La façade est en briques régulièrement espacées. L’intérieur est sobre, de forme triangulaire. Les orgues sont installés sur une petite tribune.

 

Ø  Dimanche 28 Janvier 2018

 

Un des membres de l’ONG KFC, un enseignant, emmène nos amis dans le village de Djonougbé, le village des échassiers. Les premiers kilomètres sont particulièrement difficiles, le chemin de terre est tout bosselé. Après une vingtaine de kilomètres, enfin le bitume. Ils sont là aussi reçus en grandes pompes par le chef du village et les membres honoraires par une petite cérémonie d’accueil. Des festivités sont improvisées ou peut-être qu’elles l’étaient, c’est dimanche, … dont une démonstration d’échassiers. Ils sont 3 à faire des acrobaties à 2,50 m du sol, pour les accompagner, des tambours, et des danseuses portant des robes colorées très chic,  que nos invités ne tardent pas à rejoindre pour une danse endiablée. Nos amis sont fiers d’apprendre que le reste de la troupe est actuellement en tournée en Europe. Il y a une centaine d’habitants qui se sont attroupés, un ancien invite notre ami Daniel à jouer du tambour, il ne se fait pas prier, c’est une première pour lui, mais il est emballé. Après une bonne heure de danse, les membres du groupe associatif et nos amis distribuent des kits scolaires. Les enfants sont émus et impressionnés autant que nos touristes.

Le chef du village remercie les visiteurs puis une doyenne prend la parole pour expliquer les difficultés qu’ils rencontrent : pas d’électricité, pas de latrines, ni d’assainissement, pas de dispensaires suffisamment près pour les urgences, là encore, un seul constat, il y a beaucoup à faire.

Nos amis et leurs accompagnateurs se dirigent maintenant vers le village d’OKOUTALAKOU, le village de la danse d’Atikalli, à quelques kilomètres seulement. Le chef est absent. Ils sont reçus pas les anciens accompagnés par un grand nombre d’habitants, femmes et enfants de tous âges. Très vite, les danseuses arrivent. Trois jeunes femmes font une danse endiablées, elles portent des robes blanches et dans la main tiennent un objet fétiche, tantôt une lance, tantôt un outil, c’est une ode à la vie quotidienne qui nécessite de se défendre et de travailler. D’autres femmes se joignent à elles, quelques hommes aussi et nos amis sont à nouveau sollicités pour participer à la danse, ce à quoi, ils s’appliquent avec plaisir. La visite se termine là aussi par la distribution de kit scolaire. Mohamed, membre de l’ONG KFC prend la parole pour lire un petit message venant du chef du village qui souhaite la bienvenue aux touristes et fait part de ses espoirs pour son village, toujours les mêmes demandes, besoins vitaux : Forage d’un puits, latrines, dispensaires, école, …

Le groupe de visiteurs va ensuite vers le barrage hydroélectrique de NANGBETO près de la frontière du Bénin.

 

Ø  Lundi 29 Janvier 2018

Visite des ruines de KAMINA : En 1911, les allemands qui occupent le Togo, décident d’installer un émetteur pour être en liaison directe avec Berlin. C’est grâce à cet émetteur-récepteur tout juste installé qu’ils apprennent que la guerre (14/18) vient d’être déclarée. Ne voulant pas que les installations tombent aux mains des français, ils décident de tout faire sauter à la dynamite… Aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose à part du béton et de la ferraille …. Et l’histoire !

Nos amis accompagnés de Mohamed et de Barthélémy ont rendez-vous avec le responsable d’une unité d’aide aux « Enfants des rues ». Cette unité qui accueillait une cinquantaine d’enfants dans des bâtiments construits par les Allemands, a fonctionné correctement avec l’aide de l’état jusqu’en 2001, période où celui-ci décide de se désengager, petit à petit. L’unité assurait des formations pour le travail du fer ou la maçonnerie, secteur en plein expansion encore aujourd’hui. Mais il ne reste que quelques éducateurs spécialisés pour une quinzaine d’enfants. La structure est en décrépitude, le matériel soit trop ancien, soit en panne, sans argent pour l’entretien, rien ne peut être maintenu. Les enfants des rues sont de plus en plus nombreux et plus seulement à Lomé mais les moyens ne sont pas mis en place pour remédier au problème. Les quelques enfants qui restent sous la responsabilité de l’unité sont mis à l’école ou en apprentissage, la structure qui doit payer les frais est à bout de souffle.

Ils se rendent ensuite dans le village de AGOTOHOUIN : 455 habitants, situé à une quinzaine de km d’ATAKPAME et simplement à 3 km de la nationale 1 qui traverse le pays de haut en bas. Mais le chemin qui les y conduit est presque impraticable en voiture ordinaire. Au village, ils sont accueillis par une ribambelle d’enfants en bas âge et par une partie des adultes du village. Le chef est absent, c’est le représentant des parents d’élève qui assure l’intérim. Des poteries sont en train de sécher au soleil avant d’être cuite dans un brulot.

Le village manque lui aussi de tout, pas de centre de santé, le plus proche est à 8 km, pas de marché proche du village, ni de jardin communautaire, un seul puits avec une pompe à bras et des latrines laissées à l’abandon. II y aurait besoin en premier lieu de sensibilisation à l’hygiène et à l’assainissement, ce qui permettrait de régler certains problèmes de santé.

 

Ø  Mardi 30 Janvier 2018

 

Le périple se poursuit. Nos touristes prennent la route de BAFILO ; la route est relativement belle pendant les 100 premiers kilomètres mais se dégrade un peu à l’approche de Bafilo. La campagne est variée, forêt, champs de millet, cultures diverses, comme le riz… puis à l’approche de la faille de ALEJO, ils traversent de petites collines, couvertes de gros rocher de formes et de couleurs diverses. Le paysage est très beau. Il y a beaucoup de camions bourrés de marchandises au-delà du raisonnable, ils se rendent au Burkina Faso, venant du port de Lomé qui est le port le plus important de la côte d’Afrique de l’ouest.

A Bafilo, ils rencontrent les membres de l’association pour la vie (A.So.Vi) mais ils doivent se rendre jusqu’à Kara pour trouver un hôtel car ceux de Bafilo, non plus de place. Après un peu de repos, le périple reprend, retour à Bafilo où l’on présente à nos amis touristes les activités et actions réalisés par l’association.

A.SO.VI est une association très actives, beaucoup de bénévoles sont très présent dans les écoles. Des cantines sont organisées avec l’aide des mamans, ce qui permet à beaucoup d’enfants qui ne mangent pas à leur faim d’avoir un repas constituant par jour. C’est la société de télécommunication « Togo Cellulaire » qui fournit un peu de la nourriture utilisée, le reste est fourni par l’association, et les parents en moins grandes difficultés. La solidarité est très présente.

Les « Peuls » ancien peuple nomade devenus de plus en plus sédentaire est en grande difficultés. Ils parcourent néanmoins une trentaine de kilomètre par jour avec leurs troupeaux chaque jour. Les enfants sont peu ou pas scolarisés. L’association est très sensible à leurs problèmes, d’autant qu’un de leur membres, est un instituteur peulh d’une trentaine d’année.

L’association est aussi très sensible aux problèmes d’assainissement. Des actions régulières de nettoyages des abords des latrines sont organisées pour éviter leur abandon. Ils font un travail ingrat et titanesque avec un enthousiasme  incroyable.

Le président de l’association, Mr ALI Mounirou et les membres de l’association partage le repas du soir préparé par les femmes de l’association, avant de rejoindre leur hôtel.

 

Ø  Mercredi 31 Janvier 2018

 

La journée commence par la visite du préfet de la région de Bafilo, prévenue de notre arrivée et qu’il est bienséant de saluer. Nos amis rencontrent en même temps le maire de Bafilo et le président du Conseil.

Puis ils se rendent sur le lieu d’une future action d’A.So.Vi. Il s’agit d’une d’école construite en 1958, dont il ne reste que les murs. L’association cherche les fonds pour la remettre en état pour en faire une école maternelle à destination d’une cinquantaine d’enfants dont l’école actuelle est un simple Appâtâme de bois dont le toit est en paille. A la saison de pluie, il pleut à l’intérieur et le vent empêche des activités de se poursuivre.

La journée se poursuit par la visite de la faille d’Aledjo. Haut lieu géographique de la région, il s’agit d’un saignée faite dans la roche pour faire passer une route afin de faciliter la circulation en éloignant une partie de la route du bord d’un ravin, évitant ainsi les nombreux accidents. Cette faille mesure près de 100 mètres de long et 20 à 20 mètres de hauteur. Ce sont les habitants de Bafilo qui ont fait ce travail, à la main. On ne sait pas combien de d’années cela leur a pris mais c’est du solide. Une autre déviation a été réalisé par les chinois mais elle est aussi dangereuse qu’avant, il y a encore de nombreux accidents mortels, d’autant que les véhiculent sont souvent vétustes et trop chargés.

C’est à la cascade de Tchon-woro qu’ils sont emmenés ensuite. La cascade n’étant pas accessible en voiture, s’est en moto que se termine le trajet. Mais il faut encore monter 150 marches de pierres pour se rendre en haut. L’endroit est magnifique. C’est la saison sèche …. On ne peut qu’imaginer le rideau d’eau à la saison des pluies !

Au bas de cette cascade se trouve une canalisation qui emmène l’eau jusqu’à une station de traitement d’eau potable.

En redescendant, ils font un bref passage par un jardin de piment de l’association, irrigué par une moto pompe. Le terrain appartient à un des membres de l’association qui l’a mis à disposition.

Au retour, c’est un centre d’apprentissage de tissage que nos amis visitent. Il y a une quarantaine d’apprentis, surtout des filles qui viennent apprendre à se servir du métier à tisser traditionnel. La durée de l’apprentissage est de 2 à 4 ans. Le fil de coton de différentes couleurs vient de côte d’ivoire (pourquoi ?). Les jeunes filles tissent des bandes de tissus de 15 cm de large jusqu’à 20 mètres de long. Les bandes de tissu peuvent être vendus en rouleaux dans plusieurs pays, même aux États-Unis. Les métiers à tisser sont très rudimentaires, fabriqués en tiges de bambous, ils sont très résistants.

A la fin de leur apprentissage, les jeunes filles, obtiennent un certificat qui leur permet soit de s’installer à leur compte soit d’aller travailler dans une petite entreprise. La difficulté, là encore est que le bâtiment n’est pas à l’abri de la pluie et du vent. Le projet d’A.So.Vi est de trouver les fonds pour construire un bâtiment « fermée » qui permettra de continuer l’activité pendant la saison des pluies. Beaucoup de ces jeunes filles sont des rescapées de mariages précoces organisés par les familles pauvres. Cette formation leur apportera une autonomie et un choix de vie qu’elles n’auraient pas en d’autres circonstances.

La journée se termine par la visite de la station de traitement d’eau potable : Tchon-woro, où le préposé, puis le directeur de la société de distribution d’eau, nous expliquent le fonctionnement de la structure. Impossible de connaitre le débit d’entrée d’eau car le débitmètre est en panne. Une des deux pompes qui envoie l’eau traitée vers les deux châteaux d’eau et qui alimentent plusieurs points d’eau dans la ville, est en panne. Il n’est pas prévu de la réparer tout de suite, malgré le signalement fait aux autorités compétentes (ils attendront que les deux pompes soient en pannes pour réagir, mais la ville sera alors privée d’eau. Le fonctionnement de la station donne l’impression de ne pas être bien maitrisée, c’est l’Afrique dira résigné un de des accompagnateurs). Le prix de l’eau au robinet est de 50 Frs Cfa les 20 Litres, (pour se rendre compte il faudrait comparer, ne serait-ce qu’à notre consommation d’eau (Toilettes) en France par rapport à niveau de vielorsqu’on sait qu’en France, une simple douche équivaut à 60 litres d’eau en moyenne …).

 

La journée se termine dans les locaux d’A.So.Vi autours d’une collation où nos amis découvrent des galettes confectionnées à base de Haricots blancs et d’huile de palme rouge. Dans la journée, ils auront aussi découvert les délices du Gaou (beignets de haricots blancs, puis au Kluklui, Beignets de pâtes d’arachides (cacahuètes grillées).

Jeudi 1 Février 2018

 

Au petit déjeuner partagé avec les membres d’A.So.Vi, nos amis touristes goûtent au Koko (bouillie de maïs que l’on donne aux bébés) dans laquelle nous ajoutons du sucre. Ils se rendent ensuite dans une école construite par l’UNICEF IRU. C’est une école publique où l’on sensibilise les enfants en tant que citoyen, les enfants élisent parmi eux des « ministres » qui participent à la gestion de l’école. Le premier ministre leur présente son gouvernement : le ministre des affaires sociales, des sports, de la sécurité, de l’éducation, de la condition féminine, de l’environnement de la santé, … La cour de l’école est impeccable, pas un papier ou un sac plastique qui traine. Le rôle de l’association au sein de l’école est de faire du soutien scolaire moyennant une participation pécuniaire des familles, particulièrement pendant les vacances scolaires. Les résultats sont intéressants, beaucoup d’élèves participent.

Vient ensuite la visite du village de KAYALI où ils sont reçus très chaleureusement, comme toujours, par le chef du village, les anciens, les femmes… les enfants ne sont pas loin qui dansent spécifiques au peuple peulh.

Viennent les doléances : il faudrait un puits supplémentaires pour le deuxième village situé à 6 km, la construction d’une classe supplémentaire serait nécessaires, les villages n’ont pas d’électricité, ce qui posent problèmes aux élèves pour faire leurs devoirs après l’école, entre autres (des panneaux solaires seraient appréciés, le coût de l’essence des groupes électrogènes sont exorbitants) et bien sûr, un centre de santé, le plus proche étant à 9 km.

Le périple se poursuit par la visite d’un autre village, celui d’ESSO WAZINA, à 6 km de KAYALI, et dont on leur a parlé tout à l’heure. Ils ont droit au même accueil chaleureux, à des danses peulhs auxquelles ils participent.  Les enfants de ce village vont à l’école dans l’autre village, 6 km, matin, midi, après-midi et soir, beaucoup d’enfants de reviennent pas l’après-midi, trop loin. Les problématiques sont les mêmes.

Le village de TOMBORO est différent. Il y a une école, un appâtâme mais une cantine a été organisée pour les 175 élèves. Les parents participent selon leurs moyens, en apportant, maïs, igname, ou en participant à la confection des repas. Pour certains enfants, ce sera le seul vrai repas de la journée.

Leurs doléances ressemblent à celles de leurs voisins : besoin en électricité, d’un moulin pour moudre le maïs et en faire de la farine, aliment de base, moyennant une petit contribution ce qui leur permettrait d’acheter des céréales pour varier l’alimentation des enfants pendant la période la plus difficile de l’année, d’avril, la fin de la saison sèche.

Ils aimeraient avoir un moto-tricycle pour aller vendre leur produits au bourg le plus proche mais éloigné de plusieurs kilomètres.

Une boite à pharmacie pour l’école….

Ils ont plantés des arbres fruitiers qui apporteront de la variété à l’alimentation des enfants.

 

Togo Cellulaire, leur ont fournis des vivres en 2015 et en 2016, huile palme, sardines, savons, sucre, … renouvelé en 2017. C’est symbolique mais c’est déjà beaucoup.

Malgré leur dénuement, ils partageront un repas, Riz, haricots et sardines agrémenté de vin de palme.

L’association A.SO.VI en profite pour distribuer des fournitures scolaires aux deux meilleurs élèves de chaque classe, nos amis on acheter un sac de riz de 50 kg qui est apprécié.

Les adieux sont chaleureux, et un peu triste, nos amis touristes aimerait faire plus pour eux.

Ils se rendent ensuite dans un autre village, distant lui aussi de 6 km du précédent. Le Directeur du village précédent fait la classe à des CP 1 et 2. L’école n’a plus de toit, les enfants sont hébergés dans l’église.

Un terrain de 2 hectares leur a été attribué sur lequel ils souhaitent construire une classe en « dur ».

Les villageois, malgré leur dénuement ont offert, qui un coq, qui une poule, en signe d’amitié envers nos amis touristes ce qui les touchent particulièrement.

Retour aux locaux d’A.SO.VI où les adieux sont difficiles. Nos amis félicitent les membres de l’association pour leur dévouement et leur actions et les remercie pour ces échanges généreux.

Le soir, les gallinacées sont grillés au barbecue et mangé avec reconnaissance envers ceux qui les ont offert.

 

Ø  Vendredi 2 Février 2018

Ce jour, nos amis rencontrent les membres de l’association « Les Amis des Enfants » (A.A.E.), dont Mr Ayokassia K. Ils rencontrent ensemble le Préfet (avis de nos amis : il semble quelqu’un de très humain et qui essaie au mieux d’aider l’association). Un rencontre est aussi organisée avec le commandant de la gendarmerie qui leurs explique que la petite délinquance contre laquelle il est obligé de lutter n’est dû qu’à la pauvreté. Beaucoup de ces jeunes qui sont arrêté pour vol, sont des enfants de moins de 13 ans, qu’il n’a pas le droit (ni l’envie) d’emprisonner et qu’il est obligé de relâcher sans aide car il n’y a pas de structure pour cela. C’est à ce niveau que l’association intervient, comme elle peut, avec peu de moyens. Pour les plus de 13 ans …. C’est injuste.

Vient ensuite le tour du marché. C’est un marché qui regroupe des vendeurs de 114 villages aux alentours. Louise, la trésorière de l’association, leur fait découvrir les étals, où se jouxtent des graines de différents fruits ou plantes : noix de cajou, arachides, fruits et farine de baobab, millet, etc… du savon à base d’huile de palme…

La farine de graine de baobabs peut faire office d’antidouleur … il y aurait beaucoup à découvrir en matière de santé par les plantes, si les moyens en était donnés de l’avis de Daniel. Ils dégustent ensuite des beignets de blé et de maïs frits dans de l’huile de palme et une boisson locale, le Tchoukoutou, la bière à base de mil et le Tchakpalo, la bière à base de maïs (un peu acide mais pas mauvais). Après un peu de repos, nos amis sont invités par Mr Ayokassia pour le dîner. 

 

Ø  Samedi 3 Février 2018

La journée débute par un petit déjeuner en ville, une omelette sur du pain, la visite d’un jardin qui s’étend sur 3 ha, où poussent de la salade, des épinards, … Un petit paradis de verdure ! Ça fait du bien !  L’endroit est gorgé d’eau. Il y a des sources, un petit ruisseau alimente des étangs où est fait l’élevage de poisson. Des arbres sont aussi régulièrement plantés pour lutter  contre la déforestation qui est un gros problème en Afrique de l’ouest (entre les besoins en charbons de bois pour la cuisine et le bois pour l’artisanat locale …). Une pompe alimentée par une installation avec panneaux solaires devrait permettre de remplir un réservoir mais l’installation n’a jamais été terminée. Daniel jette un coup d’œil, c’est son domaine de compétence, il lui semble qu’il manque un régulateur de charge entre les panneaux et les batteries. De plus l’installation devrait comporter un panneau de plus …. Un petit bâtiment qui devrait servir de réserve n’a jamais été fini non plus. La banque mondiale qui a financé le matériel, n’a jamais envoyé personne pour vérifier la conformité de l’installation, ni le bon fonctionnement, …

La visite se poursuit par le « village des femmes », elles font du savon à base de soude caustique et d’huile de noix de palme ou d’huile de karité, puis par la visite d’un village de potières où les femmes font différentes poteries, notamment de grandes jarres qui sont bien plus adaptées à la conservation des aliments que nos « boites en plastiques ». 

Nos amis touristes découvrent ensuite la région, vu du haut d’une colline surplombé d’une statue du Christ qui étend ses bras comme celle de « Rio de Janeiro ». Vu d’en haut, la région est très belle, les villages, les palmeraies, et ses carrés de verdure …. Un hôtel est en construction sur une colline voisine. Redescendus dans le village, ils visitent un hôtel de luxe récemment construit. Peut-être cela permettra-t-il de développer un certain tourisme, la région, a un réel potentiel touristique non valorisé du point de vue de nos amis.

Ils prennent ensuite la route de KARA, pour se rendre dans le parc de « Sarakawa » où pendant une heure, à bord d’un camion découvert, il n’y a pas d’animaux dangereux, ils vont se balader à la recherche d’animaux, tels que les cônes de Buffon : sorte de gazelles, d’élans d’Afrique du sud, de zèbres, d’autruches, de gnous, ... Sur un petit lac, ils devinent la présence d’un crocodile.

Ils se rendent ensuite dans le village de BASAMBA, un village « TATA », au nord-est de Kanté dans la région de Koutamakou à une dizaine de kms de la frontière du Bénin. Les maisons TATA sont spectaculaires. Elles ressemblent à de petits châteaux forts. A l’origine ces peuplades vivaient dans des grottes à flanc de collines pour pouvoir surveiller leurs ennemis. Puis, ils sont descendus dans la plaine et ont construits ces maisons spéciales avec toujours le souci de la sécurité de la population. Ces maisons sont construites avec les matériaux locaux, elles n’ont qu’une porte et de chaque côté, deux ou trois petits trous « des meurtrières » pour lancer des flèches. Au  rez-de-chaussée les animaux peuvent  venir se réfugier et à côté, il y a une petite salle pour se cacher et attendre l’ennemi, il y a une sorte de salle de bain rudimentaire, à l’étage se trouve une salle commune où l’on peut manger. Pour terminer, sur le toit, la réserve pour le maïs et autres céréales. La réserve est divisée en trois partie et entourée de paille et coiffée d’un « chapeau » en paille pour protéger de la pluie. Pour rentrer dans les chambres, les habitants doivent entrer à reculons presque couché. Les maisons sont toujours habitées et même encore construite. S’il n’y a plus d’ennemis à craindre, elles sont bien adaptées lutter contre la chaleur.

Nos amis participent ensuite à des festivités en leur honneur et dansent volontiers avec leurs hôtes.

Les habitants les conduisent ensuite vers un Baobab. Celui-ci servait à leurs ancêtres de point d’observation. Ils pénètrent à l’intérieur à six … Le centre de l’arbre est naturellement creux. Le périmètre extérieur est de 26 mètres. Une personne escalade l’intérieur de l’arbre jusqu’à une ouverture naturelle située à plusieurs mètres de hauteur pour leurs montrer comment leurs ancêtres se protégeaient en guettant l’ennemie.

Au retour à Kanté, nos amis dineront comme la veille chez leur guide d’un délicieux « foufou » (ou foutou, une sorte de pâte, type polenta mais faite avec de l’igname) et du poisson accompagné d’un délicieuse sauce, puis d’une pintade grillée, un vrai festin. Le retour à l’hôtel est le bienvenu, la journée a été bien remplie.

 

Ø  Dimanche 4 Février 2018

Après un petit déjeuner dans les rues de la ville comme la veille, la troupe, toujours accompagné du coordinateur de l’association A.A.E. se dirige vers le canton de Hélota à 45 kms de Kanté (on peut dire aussi Kandé). Ce canton regroupe  une dizaine de village.

Les représentants de l’association ont déjà travaillé avec 4 villages et les habitants sont prévenus de leur arrivée. La piste n’est pas trop mauvaise et les 45 kms se font dans la bonne humeur.

Lorsqu’ils arrivent, ce sont les femmes qui les accueillent en dansant. Puis, ils visitent comme il se doit le chef du village. Les deux visiteuses sont invitées à rejoindre les danseuses. Elles s’y joignent volontiers. Les danseuses poussent des cris de joies en se moquant gentiment des danseuses « Yovo » (qui veut dire « étrangers » ou « blancs ») novices.

Ils retrouvent l’ancien directeur de l’école d’Hélota.  Ils visitent le village et bien que les rues de celui-ci soient éclairées par des lampes solaires individuelles, il est évident que la pauvreté est grande.

Le villageois se réunissent pour leurs exposer leurs problématiques, les femmes prennent souvent la parole.

L’eau, problème majeure et récurrent dans tous les villages visités est là aussi au centre des préoccupations. Des pompes ont été installées, certaines, il y a 25 ans, mais il n’y a pas de suivi et surtout pas les moyens pour les entretenir, nombres d’entre elles, sont en pannes dans chaque village. Les pièces détachées coûtent trop cher. Il faut compter en moyenne deux cent euro de réparation par pompe, une fortune pour ces villages. L’exode rural fait aussi des ravages puisque le mécanicien qui pouvait réparer a quitté le village sans former quelqu’un pour prendre la relève.

Les terres sont arides, pour cultiver, il faut de l’engrais, les villageois aimeraient produire de l’engrais naturel mais ils ont besoin d’aide. Le manque d’outils est aussi un problème, certains, les plus simples, comme la houe pourrait être fabriqués sur place, mais les compétences et les moyens manquent, quant à en acheter …

Comme il n’y a pas de centre de santé, les villageois aimeraient une petite pharmacie pour les premiers soins et que des personnes soient formées aux premiers secours.

Ils y auraient des besoins en métiers sur place mais pas de centre de formation, qui seraient pourtant bienvenu pour les enfants qui quittent l’école trop vite, quand ils y vont …

L’association A.A.E. nous indiquent qu’ils arrivent à trouver des tuteurs pour les orphelins mais que ceux-ci déjà pauvres peines à les nourrir correctement.

Finalement, le constat est clair, les villages qu’ils soient du Sud ou du Nord rencontrent les mêmes problématiques. Nos amis touristes sont submergés par l’ampleur du travail à accomplir pour leurs venir en aide.

L’association A.A.E. distribue des fournitures scolaires reçues d’une association partenaires aux USA, nos amis se joignent à eux. Cette même association a fourni 145 vélos qui permettent à une partie des enfants de se rendre à l’école le Dimanche à Lomé et en revenir le Vendredi … 45 km de piste dans la poussière et les intempéries, quelle force de caractère ! Mais après leur scolarité, combien reviendront au village ?

Le groupe quitte le village pour rejoindre l’hôtel et se reposer, il est 14 h, il fait 40° à l’ombre.

L’après-midi, nos amis se réunissent une dernière fois avec les membres de l’association, dont le secrétaire général, Mr Pierre K. qui gère aussi le jardin biologique qu’ils ont visités. Ils font le bilan de ses deux jours intenses passés ensemble et réfléchissent aux actions possibles. Le coordinateur fait un résumé des actions entreprises par l’association, notamment au niveau agricole, puisque l’autonomie alimentaire est cruciale. Il a organisé un colloque où il a réuni 150 participants du monde agricole afin de les sensibiliser sur ce problème et sur celui de la déforestation qui favorise la sècheresse. Le charbon de bois, utilisé pour la cuisine et vendu par les femmes, c’est souvent leur seule source de revenu. La question principale est par quoi remplacer le charbon de bois à bon marché, comment compenser la perte de revenu de ses femmes et surtout comment faire changer les habitudes. La réponse, au cours de ce colloque a été de remplacer le charbon de bois par des bouteilles de gaz, à condition que le gouvernement aide les populations et subventionne éventuellement les bouteilles de gaz, … pas évident. Suite à ce colloque beaucoup ont pris conscience de la nécessité d’utiliser du compost plutôt que de l’engrais chimique, pourquoi ne pas aller jusqu’au gaz généré pas les déchets organiques.

Tout le monde est conscient que cela prendra des années avant d’obtenir des résultats et que les actions entreprises ne sont que des « pansements sur des jambes de bois » (expression française) mais il faut bien commencer …. Au Bénin, le centre « Songhaï » a montré et démontré depuis des années que l’on peut remédier à une majorité des problèmes rencontrés dans ces villages, lutter contre les problèmes d’autonomie alimentaire, de santé, d’énergie, …. Chaque jour, il est visité par des hauts dignitaires, des fonctionnaires de différents pays, montré en exemple … pourtant, il n’en existe encore qu’un seul ! Pourquoi ?

Pour se détendre, après ses constats pessimistes, le groupe se retrouve dans un bar où la musique agace les oreilles, mais finalement réussi à les détendre, entre une bière « Pils », du poulet et du mouton, entrainé par la chanson « je suis calé … je suis calé … » succès du moment au Togo, nos amis se mettent à danser à la grande joie de leurs accompagnateurs, de quelques clients et même de gamins qui passent dans la rue ! L’ambiance est super, on s’amuse, on rigole bien, on essaie d’oublier un peu la misère que l’on a vu dans la journée pour ne garder en mémoire que les sourires, la gaité et les éclats de rire des villageois. La soirée a été une réussite mais il est temps de regagner l’hôtel.

 

Ø  Lundi 5 Février 2018

Après le petit déjeuner, nos amis retournent au jardin de Pierre faire quelques vérifications sur l’installation du pompage solaire. Daniel s’assure qu’il y a bien un limiteur de charge entre les panneaux et les batteries mais après vérification les batteries sont vides. Avec Gaston qui s’y connait un peu aussi, ils en déduisent qu’à priori, le limiteur de charge est défectueux …. Malheureusement sans appareil de mesure, il est difficile d’affiner le diagnostic. Pierre contacte la société qui a fait l’installation. Le directeur répond qu’il n’est pas un spécialiste de la question et qu’il doit prendre ses dispositions pour remettre en service l’installation. Il propose à Pierre un rendez-vous pour en discuter. Barthélémy, le coordinateur du bureau autonome de Merveilles du Togo au Togo, prend position et soutient Pierre. Il fera tout pour faire en sorte que la station de pompage soit remise en service.

Après cela, départ pour DAPAONG, sur une route relativement supportable.

Le président de l’association qui devait les recevoir est absent. C’est Bernard K., membre de l’association BOUAM qui nous conduit.

Ø  Mardi 6 Février 2018

 

C’est le lendemain matin qu’ils retrouvent Bernard,  au petit déjeuner. La visite de la journée commence par le Musée des Savanes, petit musée qui expose les différents objets : outils, poteries, armes utilisées par les différentes ethnies qui peuplaient la région.

Ils prennent ensuite la route vers les Grottes de NOK ou NAGOU, dans le canton de nano, à une quarantaine de kilomètres de Dapaong. Ce sont des grottes naturelles situées à une trentaine de mètres en dessous d’un plateau rocheux abrupte qui domine la plaine à une altitude d’environ 350 mètres. Là, sur cette bande de rochers d’environ 300 mètres de long et une dizaine de mètres de large, 150 personnes pouvaient y vivre pendant plusieurs mois pour échapper à l’ennemi (ethnies différentes et hostilesles allemands lorsqu’ils sont arrivés au Togo … Les habitants élevaient des poules, conservaient les céréales dans des jarres fabriquées sur place. Les femmes et les enfants vivaient séparément des hommes. Pour nos amis, l’endroit est extraordinaire. Il est en attente d’être classé par l’UNESCO. Le groupe se rende ensuite à l’école du village proche des grottes, pour « expertiser » l’installation  d’éclairage par panneaux solaires en panne depuis un an et qui n’a été utilisé que pendant deux ans avant d’être défectueux.

Les responsables du village leurs  expliquent  qu’un technicien est venu, bilan : le convertisseur 24/220 volts est défectueux. Les villageois n’ont bien sûr pas les moyens de le remplacer. Daniel, malgré le peu de connaissance en la matière trouve que l’installation semble ne pas avoir été faite avec sérieux.

Sur la route du retour, ils s’arrêtent dans une école avec laquelle, l’association de Bernard est en contact pour distribuer le reste des fournitures scolaires que le groupe avait amené.

Nos amis, interpellé par le sort de deux élèves orphelins renvoyés à la maison par le directeur de l’école pour non-paiement des frais d’école, les ont payé sur leurs deniers personnels afin que les enfants puissent poursuivre leurs scolarité au moins un temps.

Ø  Mercredi 7 Février 2018

Après le petit déjeuner, nos amis sont emmenés pour visiter une ferme Agro-pastorale bio de BACO. Une petit unité d’élevage industrielle de 3 500 poules pondeuses, des pintades, des bœufs et des moutons (race : mouton du Tchad). Tous les animaux sont nourris avec des céréales locales : son de maïs, son d’arachide, … Ils font du compost avec le fumier qu’ils vendent en sacs. Ils ont de la chance car il y a un puits qui fournit suffisamment d’eau. Dans leur petit jardin, ils cultivent des oignons et des tomates. Ils envisagent d’acheter un ha de terrain supplémentaire pour produire plus de légumes.

Au retour, le groupe fait une halte auprès d’une autre association, « Vivre dans l’espérance ». La directrice, Sœur Marie Stella, nous accueille. Elle explique le rôle de l’association, créée en 1998. L’association prend en charge les personnes victimes du VIH. Le gouvernement s’investit dans les soins à apporter à ses victimes du SIDA. Les malades sont pris en charge totalement. L’association opère dans la région des savanes (Nord du Togo)

En 2013 :

-        1 300 personnes suivies

-        1 500 orphelins pris en charge

-        44 jeunes suivent une formation professionnelle

-        38 jeunes font des études supérieures

-        Il y a un suivi psychiatrique pour certaines jeunes qui ont subis des traumatismes

-        Mais il n’y a que 5 personnes dont le salaire est pris en charge par l’état sur les 15 qui travaillent sur le site.

Plusieurs petites associations françaises les soutiennent. Il y a quelques bénévoles Français qui viennent quelques semaines ou quelques mois par an.

L’après-midi, le groupe va à la rencontre d’un groupe de femmes, travaillant pour la société « VITA + ». Elles font vivre une coopérative.

Elles achètent des céréales (maïs, millet ou soja), les trient, les emmènent au moulin qu’elles nettoient elles-mêmes, car le moulin doit être irréprochable, hygiène est primordiale (il y a des contrôle régulier par les services d’hygiène de l’état), puis transforme les céréales en farine qu’elles mettent en sachet (très design) pour les vendre dans des pharmacies. C’est un aliment très calorique, énergétique, riche en vitamines, utilisé pour le sevrage du nourrisson ou pour les adultes victimes de malnutrition.

Elles vendent environ 400 sachets par mois et cela toute l’année. Elles sont cinq, à travailler. Un moulin et un moteur leur ont été offerts par un couple belge mais maintenant il leur faudrait un local pour travailler et entreposer leur production. Elles sont à la recherche de financement. Il faudrait un million de francs Cfa (environ 1 500 €), plus le raccordement électrique triphasé, 300 000 frs Cfa (458 €).

Le groupe se dirige maintenant vers un jardin de plusieurs ha où sont cultivées des carottes, du gombo, des oignons, de la salade, etc. C’est la première fois qui nos amis voient un jardin aussi vert et aussi grand. L’ensemble est divisé en parcelles cultivées par des familles, propriétaires de leur parcelle. Celles-ci sont alimentées en eau par un réseau de petites tranchées qui permettent d’arroser en continue, comme dans les rizières. D’ailleurs, du riz est planté, chaque année à la saison des pluies. Lorsque le riz est coupé, les légumes prennent le relais. C’est un plaisir pour les yeux.

Nos amis retrouvent avec plaisir Mr Mounirou A, président de l’association pour la Vie (A.So.Vi) qui les avait accompagnés pendant trois jours à Bafilo

Ø  Jeudi 8 Février 2018

Toujours avec Bernard, nos touristes se rendent dans un centre de tri d’ordures ménagères. Quinze femmes « bénévoles » luttent contre les dépotoirs sauvages, et ramassent les ordures ménagères dans un quartier de Dapaong. Elles récupèrent entre autres, tout ce qui peut être utilisé pour faire du compost. Elles portent sur la tête de grandes bassines qui pèsent au moins 10 kilos.

C’est ensuite dans un centre de production de bière qu’ils se rendent. Quatre femmes sont occupées à préparer la mil, le faire germer en le trempant dans l’eau puis le faire sécher au soleil, le faire bouillir et ensuite le laisser fermenter et le filtrer pour obtenir de la bière.

Rencontre avec l’association BOUAMINTI. Le groupement de femmes compte 46 femmes, qui ont diverses activités :

-        Transformation du soja pour faire du pain

-        Potières

-        Vendeuses de céréales et de légumes

-        Couturières

-        Coiffeuses

Le soir, avec Barthélémy, nos amis font le bilan de tout ce qu’ils ont fait pendant ces 18 jours de périple. En ce qui les  concerne, ils ne regrettent pas ces 18 jours, sinon qu’ils étaient un peu intense. Bernard les rejoint pour faire de même sur les deux jours passés avec lui.

Le lendemain matin, nos amis quittent Dapaong pour aller à la frontière du Burkina Faso. Tout se passe bien et ils prennent le bus qui les emmène à Tenkodogo en trois heures trente pour faire les cent kilomètre et les six contrôles de police (descendre du bus, présenter ses passeports à chaque fois et 100 mètres à pieds pour retrouver le bus un peu plus loin. Tous les passagers acceptent ces contraintes sans se plaindre).